De Backer: « Jamais accepter que les Zuckerberg et les Facebook de ce monde se prennent pour la police de la pensée. »

20/03/2018- Le Secrétaire d’Etat à la Protection de la Vie Privée Philippe De Backer (Open Vld) dit être dégouté par l’affaire de Cambridge Analytica. Utiliser les données des gens sans leur autorisation ou même sans qu’ils le sachent est totalement inacceptable. Il y a lieu d’un grand manque de transparence dans cette affaire. Et si de plus, ces données sont utilisées pour contrôler la démocratie, ça va vraiment trop loin.

Philippe De Backer: « Le fait que Cambridge Analytica ait chipé astucieusement, à des fins commerciales, des données Facebook de plus de 50 million de personnes, est choquant. Les gens ont le droit à tout moment d’avoir le contrôle sur leurs données à caractère personnel. Toute entreprise doit être capable de réponde à tout moment sur la question : ‘qui utilise mes données à caractère personnel à quelles fins ? »

Pour cette raison, De Backer plaide pour entreprendre des actions au niveau européen. La Commission européenne a déjà affirmé la poursuite des recherches au nom du commissaire européen Jourouva. Le Working Party 29, le rassemblement de toutes les commissions vie privée des Etats membres européens, se penchera dorénavant sur la question. Cela doit résulter en une meilleure protection de la vie privée des citoyens, plus de transparence sur la manière dont les données sont utilisées et plus de transparence sur la manière dont les algorithmes des médias sociaux affichent des messages aux gens.

Nous poursuivons cette lutte et la nouvelle loi européenne vie privée GDPR en est la preuve, dit De Backer : « D’un côté, le nouveau règlement offre aux citoyens le contrôle direct sur leurs données à caractère personnel. D’un autre côté, il oblige aux entreprises d’être responsables dans la manière dont ils utilisent les données qu’ils collectent. Si ce n’est pas le cas, nous disposons des moyens pour obliger les entreprises à prendre la protection des données au sérieux et d’être plus transparents. En tout cas, j’espère que cela démontre à quel point la protection de la vie privée est importante et à quel point il faut être prudent dans l’utilisation de ses propres données à caractère personnel. »

De Backer attend des explications de la part de Mark Zuckerberg et du CEO de Cambridge Analytica.

« Pour cette raison, il est évident que j’attends que Facebook et Cambridge Analytica soient interpellés. Mark Zuckerberg doit expliquer, en personne, comment ces données de Facebook sont utilisées. Et Cambridge Analytica doit expliquer comment ils sont arrivés à ces données et ce qu’ils en ont fait. Les droits universels et les libertés fondamentales sont également applicables en ligne. Collecter et abuser des données des personnes sans raison compromet la démocratie. Si Zuckerberg pense qu’il peut jouer à la police de la pensée, il se trompe. »